C'était l'homme que l'on présentait à Damas comme un modèle de
modestie, d'honnêteté et de droiture. On ajoutait cette boutade, qui en disait long dans un régime où la corruption fait des ravages, en assurant qu'il n'avait même pas d'ascenseur pour accéder à son appartement. Accusé pourtant de corruption et en attente de jugement, l'ex-Premier ministre Mahmoud al-Zohbi s'est suicidé dimanche (Libération du 22 mai), donnant une tournure dramatique à l'actuelle campagne anticorruption contre l'ancien gouvernement syrien. Selon un communiqué officiel, Zohbi a «commis son geste en présence de sa femme et de ses fils», après avoir été informé de la présence du chef de la police de Damas, venu lui présenter une convocation du juge d'instruction chargé des crimes économiques. Cette campagne a aussi touché l'un de ses lieutenants, l'ancien ministre des Transports Moufid Abdel Karim, soupçonné de corruption et placé en détention.
Destitué. Le suicide de Mahmoud al-Zohbi, 62 ans, qui dirigea pendant treize ans le gouvernement sans laisser beaucoup de souvenirs, survient dix jours après sa destitution du Parti Baas. Dans une lettre de la direction nationale du parti, le régime l'accusait de «violation des lois et de pratiques qui contredisent les valeurs et les principes du parti», et d'avoir causé de «grands dommages à la réputation de l'Etat et de l'économie». Le 14 mai, le quotidien officiel al-Baas annonçait que les autorités avaient placé sous séquestre ses biens mobiliers et immobi