Menu
Libération

Un apparatchik vietnamien en visite à Paris.

Article réservé aux abonnés
A la tête du Parti, Le Kha Phieu freine ouverture et réformes.
publié le 23 mai 2000 à 0h53
(mis à jour le 23 mai 2000 à 0h53)

Le général Le Kha Phieu, chef du Parti communiste vietnamien (PCV), a été reçu hier par Jacques Chirac. Agé de 68 ans, il est le premier secrétaire général du PCV à visiter la France. Le Président l'a assuré du soutien de la France à la «politique de réforme et d'ouverture» du Viêt-nam. Deux ans et cinq mois après son accession à la tête du Parti, Le Kha Phieu est pourtant loin d'incarner l'ouverture. Il est même considéré comme un symbole d'immobilisme, prisonnier des multiples conflits qui déchirent l'appareil à l'approche du IXe congrès du Parti, qui doit se tenir en juin 2001. Secrétaire général par défaut ­ les cadres du Parti avaient été incapables de s'entendre sur le choix d'un successeur à Do Muoi, lors du congrès de juin 1996 ­, cet ancien commissaire politique de l'armée n'a pas encore réussi à établir son autorité sur la «machine du Parti».

Sa seule initiative marquante a été le lancement d'une vaste campagne anticorruption qui a débouché sur une série de procès, au terme desquels des cadres du Parti ont été condamnés à de longues peines de prison, voire à la peine de mort. En mai 1999, il a déclaré l'ouverture d'une «campagne de critique et d'autocritique» étalée sur deux ans pour «purifier les rangs du Parti». Cela a donné le signal, plus tôt que d'habitude, de la course entre les différentes factions régionales pour préserver les privilèges et les positions de leurs membres et s'en assurer d'autres. Imprégné d'idéologie, peu intéressé par l'économie, Le Kha Phi