Berlin, de notre correspondante.
Les diplomates allemands sont revenus assez guillerets du séminaire franco-allemand qui a réuni, vendredi dernier à Rambouillet, le chancelier Gerhard Schröder, Jacques Chirac, Lionel Jospin et les deux ministres des Affaires étrangères, Joschka Fischer et Hubert Védrine. La réponse du président français au plaidoyer de Fischer pour une «fédération européenne» a surtout été jugée encourageante à Berlin. Reprenant plusieurs points du discours de Fischer, Jacques Chirac l'a trouvé si réussi qu'il a suggéré en plaisantant que Fischer lui rédige celui qu'il doit prononcer devant le Bundestag lors de sa prochaine visite d'Etat en Allemagne, le 27 juin, rapporte un diplomate allemand. L'accueil réservé par Jospin a en revanche été jugé plus froid, le gouvernement français ayant surtout rappelé (comme l'Elysée d'ailleurs) que la présidence française de l'Union européenne, à compter du 1er juillet doit en priorité régler les questions à l'ordre du jour de la CIG, la Conférence intergouvernementale chargée de réformer les institutions européennes.
«Chirac a compris qu'il a une occasion de se profiler sur l'Europe», analyse aussi Daniel Cohn-Bendit, vieil ami de Joschka Fischer, invité mardi au ministère allemand des Affaires étrangères pour un séminaire de réflexion sur l'Europe. «Chirac pourrait tenter de rebondir sur les idées de Fischer en se profilant comme le garant de la nation dans une Europe qui va de l'avant», observe le député vert européen,