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Libération

En israel, honte et soulagement. Barak critiqué après le retrait du Liban.

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publié le 25 mai 2000 à 0h50

Jérusalem, de notre correspondant.

Tsahal a quitté le Liban. Ses derniers hommes ont traversé la frontière hier à 3 heures du matin, sains et saufs. Durant leur repli, les soldats n'ont subi aucune perte. Ils n'ont pas été évacués par hélicoptère sous les tirs ennemis. Ils sont revenus par la route sans avoir à forcer l'allure. Certains chantaient, d'autres arboraient des mines solennelles. Telle est l'image, largement reprise à la une de tous les journaux locaux, que les Israéliens aimeraient retenir, celle d'un retour dans le calme, sans linceul et sans éclopé.

Mais personne n'a oublié les scènes de chaos des jours précédents: l'abandon, puis l'effondrement de l'Armée du Liban-Sud; l'afflux de six mille réfugiés; la reddition par centaines de miliciens dont Tsahal vantait encore récemment «le moral d'acier»; la victoire sans coup férir du Hezbollah qui a pris tous les stratèges militaires par surprise; les tanks et les munitions tombés aux mains de l'ennemi; la retraite précipitée et le déploiement aux portes du pays de la guérilla chiite au lieu de la force internationale tant espérée.

«Jour de l'humiliation». Rien ne résume mieux les sentiments contradictoires de la population que les manchettes presque antinomiques publiées à vingt-quatre heures d'intervalle par la presse israélienne. Le premier quotidien en hébreu Yédiot Aharonot qui, mardi concluait à un «Jour de l'humiliation», donnait hier la parole aux soldats: «Maman, nous sommes sortis du Liban!» Le tout imprimé en