Berlin, de notre correspondante.
Réformer l'Allemagne oui, supprimer le service militaire non: le gouvernement rouge-vert de Gerhard Schröder a fait clairement savoir hier jusqu'où peut aller sa volonté de réformes lorsqu'il s'agit de l'armée nationale. Envers et contre l'exemple français, qui a posé en Allemagne la question du bien-fondé du service obligatoire, le gouvernement a assuré hier que la nécessaire réforme de la Bundeswehr maintiendrait la conscription. Pour réduire ses coûts et adapter l'armée à ses nouvelles missions, ses effectifs actuels de 320 000 militaires et 140 000 emplois civils devront être réduits de 100 000 dans les cinq ans à venir, a indiqué hier le ministre social-démocrate de la Défense, Rudolf Scharping. Le service militaire pourrait être réduit à neuf mois, contre dix actuellement, mais il sera maintenu, a expliqué le ministre.
Considéré comme un lien essentiel entre l'armée et la population, le service militaire fait encore l'objet d'un assez large consensus en Allemagne. Seuls les Verts et le parti communiste hérité de l'ex-RDA demandent sa suppression. Une commission présidée par l'ancien président de la République Richard von Weizsäcker, chargée par le gouvernement de préparer la réforme de la Bundeswehr, a pourtant montré que la conscription, adaptée à la défense territoriale, ne correspond plus forcément au besoin nouveau de forces d'intervention à l'étranger. Elle a suggéré de réduire à 30 000 le nombre d'appelés. Pour trancher avant que le