Partisans et opposants de Pinochet n'auront pas eu le temps de
prendre position face au palais de justice de Santiago. Ils ont été pris par surprise par la cour d'appel qui a voté avant-hier en faveur de la levée de l'immunité parlementaire d'Augusto Pinochet. C'est en effet au cours d'une session extraordinaire que cette décision a été prise, la cour d'appel ayant initialement fixé au 24 mai le début de ses délibérations. S'adressant aux journalistes à l'issue de cette réunion, le président de cette cour, Ruben Ballesteros, s'était contenté de déclarer que l'affaire était «réglée», sans donner plus de précisions. Quelques instants plus tard, plusieurs journaux en ligne annonçaient la défaite juridique du sénateur Pinochet, en précisant que 12 juges sur 22 avaient voté en faveur de la levée de son immunité parlementaire.
En fait, la composition précise du vote n'a toujours pas été confirmée, la cour d'appel n'ayant pas officiellement publié son verdict. Un magistrat a immédiatement été chargé de sa rédaction et il devrait être connu dans les jours à venir.
Recommandation. C'est du coup avec une grande prudence qu'ont réagi hier les principaux acteurs politiques du Chili. «Je ne possède pas d'information officielle et c'est pour cela que je ne ferai aucun commentaire», a ainsi déclaré le président chilien Ricardo Lagos. Il avait fait allusion à l'affaire Pinochet deux jours auparavant en expliquant que tous les citoyens chiliens avaient «l'obligation de respecter les décisions