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Libération

Ethiopie-Erythrée: guerre de cousins. Addis-Abeba espère faire revenir Asmara dans le giron éthiopien.

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publié le 27 mai 2000 à 0h48

Tandis que les combats à l'artillerie lourde se poursuivaient,

l'Erythrée a annoncé, vendredi, avoir retiré ses troupes des territoires contestés par l'Ethiopie et être disposée à reprendre les pourparlers de paix la semaine prochaine à Alger.

Nairobi, de notre correspondant.

Comment l'Ethiopien Meles Zenawi et l'Erythréen Issayas Afeworki, naguère de vrais alliés de circonstance, en sont-ils venus à se jeter dans une guerre totale? Une fois au pouvoir, l'un à Addis-Abeba, l'autre à Asmara, ces faux cousins ont déterré des rivalités anciennes et, aussi, les cadavres des purges sanglantes ayant ponctué les années de lutte de leurs fronts de libération d'obédience marxiste-léniniste. Leur accord de 1991, ouvrant la voie à l'indépendance de l'Erythrée après la chute de l'oppresseur commun, Mengistu Hailé Mariam, le «Négus rouge» éthiopien, a reposé sur un malentendu. La promesse n'a été faite, par les nouveaux maîtres de l'Ethiopie, qu'avec l'intention secrète de garder la haute main sur l'Erythrée, le «petit frère» rompu à l'art de la guérilla.

Amputation territoriale. En 1993, dans un contexte vite devenu conflictuel, Addis-Abeba a dû se résoudre à concéder l'indépendance. Celle-ci a été vécue par les Ethiopiens à la fois comme une trahison et comme une amputation territoriale, le pays perdant au passage son débouché sur la mer. Terre et trahison, les deux ingrédients du conflit étaient déjà réunis. D'autant qu'au cours des années suivantes, la petite Erythrée, à peine de la tai