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Libération

Les grands projets d'Abdoulaye Wade

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Pendant sa visite de trois jours à Paris, le président sénégalais a tenté d'appâter les investisseurs.
publié le 27 mai 2000 à 0h48
(mis à jour le 27 mai 2000 à 0h48)

Le verbe haut et fleuri, Abdoulaye Wade a achevé, vendredi soir, une visite de travail de trois jours à Paris, son premier déplacement hors d'Afrique. Elu le 19 mars, le nouveau président du Sénégal, artisan d'une alternance démocratique qui reste l'exception sur le continent, a multiplié tout au long de son séjour des déclarations d'une tonalité inhabituelle. Reçu à l'Elysée et à Matignon, au Quai d'Orsay et au ministère de la Défense, il est également intervenu devant un parterre garni de dirigeants d'entreprise et à l'Institut français des relations internationales (Ifri). A l'arrivée, une «convention de codéveloppement» a été signée pour décourager la migration clandestine entre le Sénégal et la France. Paris a également promis de «faire un geste pour enrayer la paupérisation de l'armée sénégalaise», selon l'entourage de Lionel Jospin, sans toutefois accéder à la demande d'équiper les soldats combattant les rebelles indépendantistes en Casamance, la province méridionale du Sénégal.

A la veille de sa venue, dans une interview à Jeune Afrique-L'intelligent, Abdoulaye Wade avait annoncé sa volonté de réarmer les forces sénégalaises avec l'aide de Paris, pour contrer des «infiltrations de mercenaires» en Casamance, ainsi que des visées hostiles de la Guinée-Bissau et de la Gambie. Courtoisement écartée par les autorités françaises, cette requête s'est transformée en une promesse d'équipement en uniformes, paquetages, tentes et véhicules, notamment pour les soldats sénégalais