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Libération

Pérou: Fujimori refuse de reporter le second tour. Son rival, Toledo, appelle au boycott de la présidentielle.

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publié le 27 mai 2000 à 0h48

Miami, de notre correspondant.

La décision du Venezuela de reporter les élections générales prévues dimanche, en raison des défaillances du système informatique (lire ci-dessous), discrédite le choix inverse du président péruvien Fujimori, candidat à un troisième mandat consécutif, de maintenir envers et contre tous la date du scrutin dans son pays.

C'est au journal télévisé de jeudi soir que les observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA) ont appris la décision du Jury national des élections (JNE), composé de cinq proches de Fujimori. Ces derniers ont refusé de différer de dix jours la consultation, comme l'exigeait l'OEA, pour reconfigurer les ordinateurs et éliminer tout risque de cafouillage ou de fraude.

Opacité. En passant outre, Fujimori, 61 ans, a provoqué la colère de l'opposition et la réprobation de la communauté internationale. Il risque de plonger le Pérou dans une crise politique sans précédent, et l'expose à des sanctions économiques de la part de ses voisins. Le «Chino», comme on le surnomme en raison de ses origines japonaises, est il est vrai assuré d'être réélu dimanche puisque son rival Alejandro Toledo s'est retiré de la compétition la semaine dernière pour protester contre les conditions, déloyales à ses yeux, de la campagne. Cet économiste de 54 ans réclamait, pour revenir sur sa décision, un report du scrutin et des garanties sur la transparence des opérations. Il avait obtenu plus de 40% des suffrages au premier tour (contre 49,85% à Fujim