Belgrade, correspondance.
Cela devait être un «grand meeting», au cours duquel les principaux leaders de l'opposition serbe devaient dévoiler une «nouvelle conception» de leur lutte pour renverser Slobodan Milosevic. Il n'en fut rien. Entre 10000 et 15000 personnes, dont des milliers venues de province, ont répondu à l'appel. Elles sont reparties déçues de la place centrale de Belgrade. Le rassemblement de samedi, semblable à tous égards aux précédents, a révélé une opposition en panne de stratégie face à un pouvoir qui ne cache pas sa détermination à se maintenir en place à tout prix.
L'«opposition unie» (depuis le 10 janvier) entendait montrer qu'elle était à l'unisson. Ce fut la cacophonie. Le leader du Mouvement serbe de renouveau (SPO), Vuk Draskovic, d'habitude exalté, a exhorté les mécontents à la résistance pacifique. Le président du Parti démocrate (DS), moteur de l'Alliance pour les changements, Zoran Djindjic, leur a fait la leçon, en leur disant qu'ils devaient d'abord «se battre» avec la police, puis demander à l'«opposition de les aider». D'autres ont enfin appelé à des élections générales anticipées.
La foule n'a été sensible qu'au discours d'un représentant d'Otpor (Résistance), un mouvement de jeunes dont l'audience ne cesse de croître. Nemanja Nikolic, étudiant de Krusevac, a donné jusqu'au 31 mai à l'opposition pour qu'elle accepte «le plan d'Otpor» pour s'opposer à la répression. Ce plan prévoit que les leaders de l'opposition s'associent à des mouvements