Les chefs d'Etat de l'Afrique de l'Ouest ont décidé d'envoyer 3 000
soldats supplémentaires en Sierra Leone dans le cadre de l'opération des Nations unies. Le même jour, la prise d'otages de quelque 500 Casques bleus s'est achevée avec le retour des 89 derniers soldats de la paix capturés, il y a un mois, par les rebelles de Foday Sankoh. La coïncidence n'est pas fortuite. Dimanche, les derniers otages ont été libérés à la frontière avec le Liberia alors que les présidents ouest-africains se retrouvaient au Nigeria pour décider de l'envoi de renforts. Or, présent au sommet, le président libérien, Charles Taylor, lui-même ancien rebelle et proche de ses frères d'armes en Sierra Leone, a plaidé la cause de Foday Sankoh, chef du Front révolutionnaire uni (Ruf) depuis 1991 et auparavant mercenaire de Charles Taylor. Aussi, lundi au petit matin, les chefs d'Etat ouest-africains ont-ils adopté, à l'unanimité, un compromis: l'envoi de 3 000 soldats, sous réserve que l'ONU accepte le transfert «en lieu sûr, probablement à l'étranger» de Sankoh, arrêté le 17 mai et détenu depuis par le gouvernement sierra-léonais.
Le secrétaire exécutif de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest a nié que ce transfert faisait partie d'un marché. «ça ne veut pas dire que nous acceptons les massacres et les mutilations de la population, a déclaré Lansana Kouyaté. Ça ne signifie pas, non plus, qu'il ne pourra pas être traduit en justice plus tard.» En attendant, les pays ouest-africains condition