Varsovie, de notre correspondante.
Les cinq ministres libéraux du cabinet polonais dirigé par la droite catholique, dont le ministre des Finances et vice-premier ministre, Leszek Balcerowicz, et le chef de la diplomatie polonaise Bronislaw Geremek, ont remis hier matin leur démission, provoquant la plus grave crise politique en Pologne depuis le retour au pouvoir de la droite en novembre 1997.
Le Premier ministre, Jerzy Buzek, n'a toutefois pas accepté la démission des ministres, appelant les libéraux à «assumer leur responsabilité envers l'Etat au-delà de leurs intérêts» immédiats. Buzek, qui a affirmé être prêt à quitter son poste, si telle était la volonté des deux partis, a souligné qu'il fallait d'abord trouver une véritable «solution politique» à la crise. La goutte qui a fait déborder le vase des relations peu harmonieuses entre les deux partenaires fut la nomination par le Premier ministre d'un «commissaire» à la municipalité de la capitale polonaise empiétant sur les prérogatives des élus. Les libéraux se plaignaient également de la déloyauté répétée d'un groupe de députés catholiques, qui votent avec l'opposition ex-communiste contre le gouvernement pour paralyser les lois qu'ils proposent.
La crise gouvernementale pourrait avoir de graves répercussions externes pour la Pologne et ralentir le processus d'adhésion de Varsovie à l'Union européenne, alors qu'une centaine de projets de loi destinés à adapter la législation polonaise à l'acquis communautaire attendent un v