Les comptes de l'ambassade de Russie bloqués à Paris, les comptes
détenus par la Russie au Luxembourg saisis, et peut-être dans quelques jours la même opération menée aux Etats-Unis. L'homme qui a réussi cette opération s'appelle Nessim Gaon. Patron du groupe suisse Noga, il mène depuis des années une âpre bataille pour récupérer les fonds que lui doit la fédération de Russie et sortir son groupe d'une passe économique difficile. L'une des étapes de cette querelle financière et commerciale a eu lieu devant un tribunal arbitral de Stockholm, à la demande des autorités russes. Le tribunal a donné partiellement raison au groupe suisse, en autorisant la saisie des avoirs russes à hauteur de 63 millions de dollars, alors que le groupe réclame devant la justice quelque 650 millions de dollars.
Troc international. Sentence arbitrale en poche, le groupe Noga est allé devant le tribunal de grande instance de Paris pour en demander l'exequatur (acte par lequel le tribunal français valide le jugement d'un tribunal étranger et le rend exécutoire). Depuis, le ministère des Affaires étrangères, en France, s'essaie à trouver une solution qui ménage les intérêts de la Russie, une «solution conforme au droit», comme l'on dit au Quai d'Orsay.
Le fond de la dispute est un accord de troc international. Dès 1989, Noga conclut ses premières affaires avec ce qui est encore l'URSS. La société investit 1 million de dollars dans un projet de production de tomates en Crimée. Echec. Puis, nullement décour