Le Premier ministre Mugur Isarescu, chrétien-démocrate, a assuré
hier à Bucarest que la situation difficile que traverse actuellement le système bancaire serait surmontée en «quelques jours». Les autorités tentent par tous les moyens de rassurer la population comme les investisseurs étrangers après plusieurs jours de rumeurs alarmistes qui ont incité des dizaines de milliers d'épargnants à retirer leurs dépôts de plusieurs banques publiques. «Cette crise n'est qu'une manoeuvre électorale de l'opposition néocommuniste visant à faire oublier le scandale de blanchiment d'argent dans laquelle elle est impliquée», a déclaré Mircea Ciumara, ministre de l'Economie. A cinq mois des élections législatives et présidentielle, l'ancien président Ion Iliescu et plusieurs dirigeants de son parti sont éclaboussés dans une grosse affaire de détournement d'argent public impliquant Andrea Costea, homme d'affaires roumain vivant en France.
Les déboires du système bancaire roumain ont commencé début mai avec des rumeurs d'insolvabilité de la BIR (Banque internationale des religions) qui a été rapidement contrainte de suspendre ses opérations. Deux semaines plus tard, ce fut au tour du Fonds national d'investissements (FNI), considéré comme l'un des plus puissants de Roumanie, de sombrer sous la pression de rumeurs faisant état de difficultés financières. Le coup de grâce a cependant été porté par une campagne d'origine occulte contre la principale banque d'Etat, la Banque commerciale roumaine (BC