La victoire des réformateurs au premier tour des législatives, en
février, a provoqué une offensive des conservateurs contre la presse réformatrice en Iran. Mais Hassan Youssefi Eshkevari, religieux réformateur, semble optimiste même s'il sait qu'à son retour en Iran il sera arrêté. «Les changements vont commencer. Malgré les difficultés, la tâche la plus importante de la nouvelle assemblée sera de créer une nouvelle loi en faveur de la presse. Il faut être prêt à prendre des risques pour le développement de la démocratie. C'est pourquoi j'y retourne», affirme ce mollah moderniste venu hier à Paris avec Kazem Kardavani, secrétaire général de l'Association des écrivains iraniens et membre fondateur du Comité de défense des droits des victimes des assassinats en série.
Invités par Reporters sans Frontières, tous deux sont sous le coup de mandats d'arrêt délivrés par le tribunal révolutionnaire et le tribunal spécial du clergé, accusés d'avoir tenu des propos «contre la sécurité nationale» lors de la conférence de Berlin en avril 2000 sur le thème: «l'Iran après les élections législatives». Le 19 avril dernier, 140 députés de la majorité sortante ont signé une pétition pour «traduire en justice les participants» à cette conférence jugée «anti-islamique».
Les conservateurs ont ensuite interdit depuis deux mois dix-neuf titres proches du président Khatami et six journalistes ont été emprisonnés, parmi lesquels Abdollah Nouri, Machallah Chamsolvaezine, l'avocate et journaliste Mehran