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Libération

Iran: un radical à la tête du Parlement. Karoubi a été élu hier président du Majlis, dominé par les réformateurs.

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publié le 31 mai 2000 à 0h42

Les réformateurs iraniens n'auront pas réussi à traduire leur raz de

marée lors des dernières législatives à la présidence du Majlis (Parlement). La victoire, hier, de l'hodjatoleslam Mehdi Karoubi y marque en effet le retour de la «gauche religieuse radicale» qui avait, certes, contribué à l'élection de Mohammad Khatami en 1997 mais qui constitue néanmoins la «vieille garde» de la coalition réformatrice. Membre des premiers «Comités révolutionnaires» (milices islamiques), ancien dirigeant de la Fondation de l'habitat, qui assurait le logement des «déshérités», puis du Martyr, qui aidait les familles des combattants iraniens tombés dans la guerre Iran-Irak, Mehdi Karoubi s'était particulièrement illustré lors de la mort de Khomeiny, en juin 1989. «Mon père est mort», avait-il crié, après s'être évanoui; puis il s'était jeté par terre en enlevant son turban. Auparavant, représentant personnel de l'Imam Khomeiny au pèlerinage de La Mecque, il y avait dirigé personnellement les premières manifestations anti-israéliennes et antiaméricaines, dont la dernière, en juillet 1987, fut marquée par de très violents affrontements avec les forces de l'ordre saoudiennes qui firent 402 morts.

Mehdi Karoubi a pu s'assurer sa victoire au Majlis grâce à la défection du Mocharekat (Front de la participation), le principal parti réformateur et grand vainqueur des législatives. Dirigé par Mohammad-Reza Khatami, le frère du Président, le Mocharekat a renoncé à présenter un candidat à la présidence d