Menu
Libération

Reprise en main aux Fidji. Le chef de l'armée a abrogé la Constitution et promis l'amnistie aux putschistes.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 31 mai 2000 à 0h42

Le chef de l'armée de Fidji, Frank Bainimarama, a abrogé hier la

Constitution, au lendemain de la proclamation de la loi martiale, mais le chef des insurgés, George Speight, refusait toujours de libérer ses otages. Le contre-amiral Bainimarama, qui assume désormais tous les pouvoirs dans l'archipel, a annoncé mardi que Speight serait amnistié une fois la crise résolue. Il a également nommé un nouveau Premier ministre, Ratu Epeli Nailatikau. Nailatikau est l'époux de Adi Koila Mara, l'ancienne ministre du Tourisme qui fait partie de la trentaine d'otages détenus au Parlement par Speight. En promulguant son premier décret, le chef de l'armée a abrogé la loi fondamentale du pays mais a précisé que «toute la législation existante le 29 mai 2000 demeurait valable». L'abrogation de la Constitution de 1997, qui instaurait l'égalité politique entre Fidjiens de souche et Fidjiens d'origine indienne, était réclamée par les putschistes, affirmant agir au nom de la population indigène. L'homme d'affaires en faillite Speight et ses hommes retiennent prisonniers le Premier ministre d'origine indienne, Mahendra Chaudhry, et une trentaine de parlementaires, depuis le 19 mai. Bainimarama a qualifié «d'acte criminel» l'action de Speight, mais a précisé à la BBC qu'il honorerait l'offre d'amnistie faite par le Président. Ce dernier se trouverait, selon le chef de la diplomatie australienne, Alexander Downer, à bord d'un patrouilleur au large des côtes fidjiennes. Plusieurs médias fidjiens ont