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Repères

Des milliers de civils tués.

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publié le 1er juin 2000 à 1h29

Des milliers de civils non armés ont été tués au Congo-Kinshasa,

théâtre depuis août 1998 d'une guerre régionale dont tous les protagonistes violent les Conventions de Genève sans que la communauté internationale ne les frappe de sanctions. Amnesty International, qui dresse ce constat dans un rapport publié hier, ne renvoie cependant pas dos à dos les belligérants. En effet, l'organisation pour la défense des droits de l'homme accuse les rebelles et leurs alliés du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda d'avoir «perpétré des exécutions extrajudiciaires à une échelle plus grande et plus répandue» que les forces gouvernementales.

Ce n'est pas peu dire. Car le régime de Laurent-Désiré Kabila, en plus des exactions commises par sa soldatesque, est responsable d'un appareil répressif ubuesque, du Groupe spécial de la sécurité présidentielle (GSSP) à la Direction militaire des activités anti-patrie (Demiap), en passant par une Cour d'ordre militaire (COM) qui, depuis dix-sept mois, a condamné à mort «plus de cent civils», parmi lesquels des opposants politiques, des journalistes, un garçon de 14 ans et un homme de 22 ans, passé par les armes une demi-heure après la fin de son procès.

Politique d'annexion. En face, la justice est plus expéditive encore. En général, les rebelles et leurs frères d'armes massacrent sans discrimination hommes, femmes et enfants. Au service de leur politique d'annexion, les pays voisins regroupent les villageois dans des camps dans le Nord-Kivu où, selon Amnes