Pékin, de notre correspondante.
Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-il, qui n'était jamais sorti de son «royaume ermite» depuis qu'il a succédé à son père, Kim Il-sung, voilà bientôt six ans, vient d'effectuer, dans le plus grand secret, une visite officielle de deux jours en Chine. L'information, qui a été révélée hier matin par le quotidien sud-coréen Joongang Ilbo, a été confirmée à Libération de source chinoise bien informée, les porte-parole du ministère des Affaires étrangères restant volontairement évasifs, sans pour autant démentir les faits. «Il y a eu une interruption des relations entre la Chine et la Corée du Nord pendant cinq ans, à la suite de la mort de Kim Il-sung. Mais, depuis la visite de Kim Yong-nam (le président du Parlement nord-coréen, numéro deux dans la hiérarchie du régime, Ndlr), en juin, les échanges de visites de haut niveau ont repris entre les deux pays», a ainsi déclaré un porte-parole du ministère, hier après-midi.
Train spécial. L'homme fort de Pyongyang, qui tenait absolument à ce que sa visite reste discrète, serait reparti hier matin par train spécial et était attendu dans la soirée au poste-frontière de Dandong, où un pont de chemin de fer relie les deux pays voisins. Il était arrivé lundi par le même chemin et a résidé à Diaoyutai, la «résidence des hôtes distingués», à l'ouest de Pékin, en compagnie d'une délégation d'une cinquantaine de responsables nord-coréens.
Kim Jong-il s'est entretenu mardi avec le président chinois, Jiang Zemin. L