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Libération

Le revirement des Serbes de Bosnie. Ils commencent à coopérer avec le Tribunal pénal international.

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publié le 1er juin 2000 à 1h28

La Haye, envoyée spéciale.

Le Premier ministre de la Republika Srpska (RS) et le président du Tribunal pénal international (TPI) se sourient, se serrent la main et se font des signes d'adieu sur les marches du tribunal de La Haye: les reproches mutuels, envoyés de part et d'autre depuis le début des travaux du TPI, ont fait place à des discussions sur les modalités d'une coopération pour les enquêtes sur les criminels de guerre. C'était lundi la première fois qu'un Premier ministre des Serbes bosniaques se rendait au TPI. «Nous sommes déterminés à appliquer les accords de Dayton et à renforcer l'autorité du TPI en Republika Srpska», déclarait Milorad Dodik, à la fin de sa visite.

Fureur. Jusqu'ici, la coopération de la République serbe de Bosnie était quasi nulle. Alors que la majorité des personnes mises en accusation par le TPI sont des Serbes bosniaques, leur gouvernement n'a livré qu'un seul suspect. Radovan Karadzic et Ratko Mladic, accusés depuis 1995 de «génocide et crimes contre l'humanité», n'ont jamais eu à craindre quoi que ce soit des autorités de la RS. Chaque arrestation de criminels de guerre par les soldats de l'Otan provoquait en revanche la fureur des autorités locales. Milorad Dodik s'est d'ailleurs bien gardé de faire des promesses: «La communauté internationale a des moyens plus importants que nous pour arrêter Karadzic et Mladic. Tout ce que nous pouvons faire, c'est garantir un climat de calme en cas d'arrestation.» Le président du TPI, Claude Jorda, avo