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Libération
Repères

«Je vous dis au revoir»

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publié le 2 juin 2000 à 1h27

(Extraits de l'interview diffusée sur LCI hier, quelques minutes

après le dénouement.) 19h30, mercredi. Vincent Perrault, journaliste à LCI, réussit à joindre par téléphone Bejaoui. «Comment avez-vous eu le numéro. Vous êtes flic?» Et puis les mots se bousculent: «Je vais te raconter, en 1994, ils ont pris ma fille, ils ont pris mes enfants, t'as compris? ça fait sept ans que je vais au psychiatre. Il m'a dit que je ne supporte plus la vie, tu sais, la vie, la vie comme on vit.T'as compris ["] ça fait sept ans que mes enfants, ils ont faim.» «Je suis d'origine tunisienne. La France, elle a mis à papa 25 ans de prison au bagne. Papa, il a été condamné avec Papillon. Il a rien fait, et il est mort, il pisse le sang" ["] La police" il s'en prend à des Arabes, même s'ils sont gentils.» «Monsieur, est-ce que les enfants avec qui vous êtes sont en bonne santé?», demande le journaliste. «Je te jure sur la tête de ma mère, j'aime beaucoup les enfants, je n'ai fait de mal à personne, mais seulement, s'ils veulent rentrer, j'ai cinq grenades, j'ai un pistolet, j'ai de l'essence et j'ai un couteau. ["] La police, ils m'ont fait travailler pour la drogue. Ils m'ont utilisé ["] Et après, il n'y a pas de boulot pour moi. Ils ont pris mes enfants, et je prends les enfants des autres.» Il dit qu'il veut partir en Libye «pour ouvrir une enquête»: «Ils vont apporter ma femme, mes enfants, et c'est fini, l'affaire est classée, je ne reviens plus au Luxembourg. Je ne suis pas extrémiste, je ne