Jeudi 13 mai 1993. Une homme cagoulé et ceinturé d'explosifs entre
dans une classe de maternelle, à Neuilly (Hauts-de-Seine). L'homme s'appelle Erick Schmitt. Né en Algérie en 1951, sous-officier, il tente de créer une société de maintenance informatique. Faillites, dettes, il se réfugie chez ses parents. Cinq jours avant d'investir la maternelle, il place une bombe dans un parking parisien. «Je suis en mesure de déclencher une explosion plus importante, avec, cette fois, des victimes nombreuses.» Il signe HB. Pour «Human Bomb», la bombe humaine.
Café drogué. Vingt-et-un enfants sont pris en otages avec leur institutrice. L'homme réclame 100 millions de francs. Le lendemain matin, quinze enfants sont libérés. Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et maire de Neuilly, a convoyé en personne 5 millions de francs en liquide. Six enfants restent prisonniers. Samedi matin, toute négociation est rompue. HB est fatigué, il réclame du café. On le drogue à son insu, et une caméra est introduite dans la pièce par le capitaine des pompiers, Evelyne Lambert. La salle entière est piégée d'explosifs.
Abattu. Laurence Dreyfus, jeune institutrice, craque au bout de 38 heures et quitte la classe. C'est la femme soldat qui prend soin des enfants. Avec eux, elle organise des jeux. Leur parle, les rassure. La salle est sonorisée. Tous les dialogues sont enregistrés. L'effet de la drogue se fait sentir. Schmitt délire. Il s'allonge, sommeille. «On va jouer à la tortue, lance aux enfants la jeune fem