Ils risquent la peine de mort. «Nous n'avons jamais pu les
rencontrer, ni même discuter avec eux», lâche pourtant ce responsable de l'ambassade de Bulgarie à Tripoli. Ils sont six Bulgares cinq infirmières et un médecin , détenus dans le plus grand secret dans une prison libyenne et cela depuis plus d'un an. Ils sont accusés d'être à l'origine de l'une des plus importantes microépidémies de sida dans le monde. Aide internationale. Les chefs d'accusation sont terrifiants: «Provocation d'une épidémie par injection de produits contaminés par le sida à 393 enfants, dont 23 sont décédés», mais aussi «assassinat prémédité», sans oublier «activités ayant mené à un massacre aveugle dans l'objectif de saper la sécurité du pays» ou encore «violation des règles du mode de vie islamique». Le procès devrait se tenir le 4 juin, à moins qu'il soit repoussé pour la quatrième fois. «On est totalement désarmé», insiste un médecin bulgare, tout juste arrivé à Tripoli pour aider à préparer la défense. «On a demandé au professeur Luc Montagnier de nous aider, mais on ne sait pas sur quoi reposent les accusations. On dit que l'on a retrouvé chez les prévenus des lots de sang contaminé. Mais on n'a jamais pu voir les analyses. Qu'est-ce qu'on peut faire?» En février, le président bulgare, Petar Stoianov, a eu beau téléphoner à Mouammar Kadhafi, lui expliquant qu'il ne pouvait pas croire «que des Bulgares puissent causer une telle tragédie à des enfants libyens», le dossier est au point mort. La