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Libération
Interview

Une semaine après le retrait israélien du sud du Liban. «Il n'y a plus lieu d'attendre l'ONU». Pour le député Nassib Lahoud, c'est à l'armée libanaise de maintenir la paix.

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publié le 2 juin 2000 à 1h27

Bent Jbail, envoyé spécial.

Nassib Lahoud, député, ancien ambassadeur du Liban à Washington, est le premier homme politique libanais à réclamer le déploiement de l'armée régulière dans l'ex-zone occupée par Israël au Liban-Sud.

Comment expliquez-vous les réticences du gouvernement à ordonner le déploiement de l'armée libanaise dans le Sud évacué?

Je ne m'explique pas son attitude. Il s'accroche encore au mécanisme fixé par la résolution 426 (sur les modalités du retrait israélien), selon lequel la Finul (Force intérimaire des Nations unies pour le Liban) doit d'abord se déployer dans les régions évacuées par Israël avant de les livrer à l'armée libanaise. Or ce texte est désormais caduc, puisque l'évacuation est maintenant achevée et qu'Israël a procédé à un retrait unilatéral, c'est-à-dire sans coordination avec la Finul, à laquelle il aurait dû livrer la zone qu'il a quittée. Il n'y a donc plus lieu d'attendre le déploiement des Casques bleus. La zone est à présent libre de toute présence israélienne. Plus rien n'entrave donc l'entrée de l'armée et des forces de sécurité, qui doivent venir pour rassurer la population. La Finul doit s'assurer de ce qu'Israël s'est bien retiré jusqu'à la frontière et aider à la restauration de la paix et de la sécurité internationales. Mais maintenir la paix intérieure relève des responsabilités de l'Etat.

Beyrouth motive son refus de déployer l'armée dans l'ex-zone occupée par le fait qu'il n'entend pas être le «garde-frontière» d'Israël. Cette