Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression pour
déployer ses troupes dans le sud du pays, récemment évacué par Israël. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, en a fait une condition claire du renforcement de sa participation à la Finul, la force de Casques bleus au sud du Liban. «Les conditions logiques que nous avons demandées ne sont pas réunies, parce que les autorités libanaises, encore aujourd'hui, ont dit qu'elles n'enverraient pas leur armée au Liban-Sud», a déclaré mercredi soir le ministre sur LCI. Pour Védrine, «il s'agit d'aider un gouvernement. Si le gouvernement ne remplit pas cette tâche, il n'y a pas de base pour venir l'aider. L'aider à quoi?», s'est-il demandé. Hier, Beyrouth affirmait «ne pas avoir été informé» du refus français, à ce stade, de participer au renforcement de la Finul.
Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a lui aussi assuré hier qu'il était de la responsabilité du gouvernement «de maintenir la loi au Liban-Sud». «Ce n'est pas le rôle de l'Onu de le faire», a déclaré Kofi Annan sur CNN. Un diplomate occidental a explicité la menace qui pèse sur Beyrouth: «Il faut que le Liban se décide, car le mandat de la Finul pourrait ne pas être renouvelé, comme tous les six mois depuis 1978, à la prochaine échéance, le 15 juillet.» Mardi, le Premier ministre libanais avait estimé que l'Etat pouvait recouvrer son autorité au sud du Liban sans y envoyer son armée.
L'émissaire de l'Onu, Terje Roed-