Moscou, de notre correspondante.
Bill Clinton est attendu ce samedi à Moscou pour le premier sommet russo-américain depuis l'accession de Vladimir Poutine à la présidence. Ce sommet, dont on n'attend pas de progrès décisifs sur le dossier clé du désarmement, devrait être l'occasion pour le chef d'Etat russe de se propulser sur la scène internationale, face à un président américain en bout de course.
D'égal à égal. Les deux chefs d'Etat devraient se voir à six reprises. Parmi les grands dossiers en débat: les armements stratégiques, en particulier la volonté américaine de créer un bouclier antimissiles, et les réformes économiques en Russie. Avant de repartir lundi pour l'Ukraine, Clinton devrait passer voir son «ami Boris» (Eltsine) désormais à la retraite à Gorki-9, près de Moscou.
Avec l'ex-officier du KGB, Bill Clinton devrait inaugurer une nouvelle phase des relations russo-américaines. Poutine, partisan d'un Etat fort et d'une Russie puissante, n'entend pas reprendre «la diplomatie sans cravate» d'Eltsine, qui allait pêcher avec le Premier ministre japonais ou tapait dans le dos de Clinton. Son conseiller économique, Andreï Illarianov, a déjà averti: la Russie veut «parler d'égal à égal» avec les Etats-Unis et ne plus lui «rendre de comptes».
Sur le projet américain de défense antimissile (NMD), les Russes seront inflexibles. Ils réitéreront leur hostilité à cette idée qui suppose une modification du traité antimissile ABM, un changement inacceptable à leurs yeux. Pour Mo