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Libération
Interview

«Il faut soustraire la mauvaise graine qu'est l'ivoirité».

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L'Ivoirien Ouattara, malgré un projet de Constitution qui vise à l'évincer, est candidat à la présidentielle
publié le 3 juin 2000 à 1h26
(mis à jour le 3 juin 2000 à 1h26)

L'ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Ouattara, candidat à l'élection présidentielle prévue en septembre prochain, s'est prononcé cette semaine en faveur du projet de Constitution proposé par le chef de l'Etat, le général Robert Gueï, et qui sera soumis au référendum le 23 juillet. Bête noire de l'ancien régime, celui que ses partisans appellent «ADO» (Alassane Dramane Ouattara) estime que le texte ne le disqualifie aucunement de la course présidentielle, contrairement à ce qu'avancent ses adversaires. Interview.

Vous avez appelé à voter pour un projet de Constitution dont vous dénoncez pourtant les «ambiguïtés». Pourquoi?

Nous nous sommes battus pendant des années pour des conditions d'élection transparentes et démocratiques et nous constatons de réelles avancées sur ce plan dans la Constitution. D'abord, nous ne voulions pas de président à vie et le texte prévoit une limitation à deux mandats de cinq ans. Nous voulions ensuite qu'on cesse de catégoriser les Ivoiriens entre Ivoiriens «de souche multiséculaire» et les autres, nous l'avons obtenu puisque le candidat doit être ivoirien par son père ou sa mère, ce qui permet aux enfants de couples mixtes de se présenter. Enfin, le bulletin unique et la commission électorale indépendante permettent de limiter la fraude qui a caractérisé les précédents scrutins. Restent deux zones d'ombre, puisqu'en politique rien n'est parfait. La procédure d'adoption prévue n'a pas été respectée par le général Gueï qui l'avait mise en plac