Wasserbillig, envoyé spécial.
Une caméra de télévision creuse. A l'intérieur, une arme. C'est l'instrument qui a attiré Neji Bejaoui sur le perron de la garderie de Wasserbillig jeudi soir à 19 h 20. Mais le cameraman n'était pas un journaliste de la chaîne RTL, comme on l'a cru dans un premier temps, mais un policier luxembourgeois. Même tenue et même logo sur la Betacam. Ce qui amène la fédération des journalistes du pays à dénoncer une «méthode indigne. Un mélange des genres inacceptable». Et à réclamer une enquête (lire ci-contre). Même si le coup de feu parti de l'objectif n'était pas décisif.
Trois coups de feu. En fait, Bejaoui, joint par téléphone quelques minutes avant le dénouement de cette prise d'otages de 28 heures, avait accepté une interview avec ceux qu'il prenait pour des reporters de la principale chaîne luxembourgeoise. Le ravisseur savait que près de 400 journalistes étaient rassemblés non loin de la garderie, prêts à recueillir ses confidences. Le faux journaliste et vrai policier lui propose une rencontre de visu et non une interview par téléphone, comme celle qu'il a donnée un peu plus tôt à Vincent Perrault de LCI. L'entrevue doit se dérouler sur le perron de la garderie Spatzenacht (nid d'oiseau). Bejaoui accepte. Il dévale les deux étages, un enfant dans les bras pour se couvrir, un autre par la main. Une éducatrice les suit. Arrivé sur la petite terrasse, il avise le cameraman, échange deux mots et décide de poser l'enfant à terre, juste le temps