Menu
Libération

L'Italie applaudit la coopération de la police française. Loiacono, ancien des Brigades rouges, a été arrêté en Corse vendredi.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 juin 2000 à 1h23

Rome, de notre correspondant.

Interpellé vendredi à L'Ile-Rousse, en Corse, par la police française, Alvaro Loiacono, aujourd'hui âgé de 45 ans, était, avec Alessio Casimirri et Rita Algranati, le dernier terroriste des Brigades rouges recherché par la police italienne pour l'enlèvement, la séquestration et le meurtre du dirigeant démocrate-chrétien Aldo Moro au printemps 1978. Réfugié depuis 1986 en Suisse et ayant obtenu la nationalité helvétique, Loiacono a été cueilli par la police française à la suite d'un mandat d'arrêt international émis par l'Italie. Les policiers l'auraient pris en filature dès son arrivée en France, mais auraient attendu le moment propice pour l'appréhender. Bien qu'il ait rompu dès 1979 avec l'organisation d'extrême gauche, les policiers, craignant qu'il soit armé, auraient attendu qu'il soit à la plage pour lui passer les menottes.

Militants réfugiés. Depuis la résurgence des Brigades rouges et l'assassinat, l'an passé, de Massimo D'Antona, conseiller du ministre du Travail, les autorités transalpines redoublent d'attention à l'égard des anciens responsables des BR. Elles soupçonnent certains d'entre eux d'avoir repris du service en mobilisant de jeunes recrues. Dans ce contexte, Rome n'hésite d'ailleurs pas à mettre en cause la France, coupable à ses yeux d'accueillir un grand nombre d'anciens militants d'extrême gauche (dont une trentaine de membres des BR) réfugiés de l'autre côté des Alpes en vertu de la décision prise par François Mitterrand,