Berlin, envoyé spécial.
Les absents ont souvent tort. Tony Blair a séché le «sommet des modernisateurs» vendredi et samedi à Berlin, pour rester pouponner à Londres. Les quatorze chefs d'Etat et de gouvernement qui se sont retrouvés dans la capitale allemande ne l'ont pas suppléé au chevet de son autre bébé, la «troisième voie» qu'il s'efforce d'ouvrir entre socialisme et libéralisme depuis son arrivée au 10, Downing Street, en mai 1997. Colonne vertébrale du «manifeste Blair-Schröder» aux accents libéraux publié il y a un an, attraction du premier «sommet des réformateurs» à Florence le 21 novembre, le concept a été évacué du communiqué final (lire ci-dessous). Il n'a eu droit qu'à un bref commentaire, aux faux airs d'éloge funèbre, de la part de Bill Clinton: «Le terme est très étroitement associé à mon gouvernement et à ce que fait Tony Blair en Grande-Bretagne. C'était un label facile d'usage. L'idée de gouvernance progressiste a peut-être moins l'aspect d'un slogan politique. ["] Mais, plus que les étiquettes, ce qui compte, c'est le contenu.» Dans une allusion aux controverses qui ont agité la planète réformatrice depuis trois ans, la déclaration commune souligne que les dirigeants «progressistes», «libérés de [leurs] anciennes inimitiés», doivent «rattraper les années perdues» et «avancer dans un nouveau chemin de progrès».
Le retour de Jospin. De quoi autoriser Lionel Jospin à enfoncer le clou lors de la conférence de presse de clôture: «Il n'y a pas une seule voie ma