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Libération
Interview

En Autriche, le politologue Anton Pelinka critique la dérive du gouvernement. «On s'approche de l'inacceptable».

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publié le 7 juin 2000 à 1h19

Vienne, de notre correspondant.

Le politologue Anton Pelinka est le représentant de l'Autriche (nommé à ce poste il y a trois ans par le gouvernement autrichien) au Conseil d'administration du nouvel Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, dont le siège est à Vienne. Il y a quatre jours, il a envoyé une lettre au chancelier Wolfgang Schüssel pour lui présenter sa démission.

Pourquoi décider de quitter cette institution hautement symbolique dans le contexte autrichien actuel?

Nous, les quinze membres du Conseil, sommes tous bénévoles, mais nos gouvernements respectifs ont l'obligation de subvenir à certains de nos frais de gestion. Il était ainsi prévu, depuis un an, que je reçoive un budget pour l'emploi d'une secrétaire à mi-temps, qui m'aurait notamment aider à organiser de la documentation sur les recherches concernant le racisme. «Pour un tel travail, nous ne payons aucune employée», me répond-on aujourd'hui à la chancellerie. En fait, le nouveau gouvernement autrichien refuse de tenir les promesses de l'ancien, et je dois me battre pour chaque remboursement de note de téléphone! Je n'avais plus que deux solutions: ou l'attaquer en justice, ou démissionner. J'ai choisi la seconde.

Que voulez-vous signifier avec votre démission?

Que le gouvernement autrichien, et en particulier le chancelier Wolfgang Schüssel, ne s'intéresse nullement à une coopération sérieuse avec cet observatoire. Et son attitude avec moi n'est pas le seul signe de sa distance envers ce