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Libération

Feu vert pour l'oléoduc Tchad- Cameroun. La Banque mondiale a décidé de soutenir un projet contesté par les ONG.

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publié le 7 juin 2000 à 1h19

Après deux années de valse-hésitation, la Banque mondiale a décidé

hier d'apporter son concours financier, et surtout sa caution, à l'exploitation du pétrole dans le sud du Tchad. Elle ouvre ainsi la voie au plus important investissement privé en Afrique pour les années à venir, à hauteur de 3,7 milliards de dollars, en apportant des prêts pour un total de 200 millions de dollars et en mobilisant des crédits de banques commerciales pour un montant maximal de 300 millions de dollars. Mais, au-delà de l'ingénierie financière d'un projet qui porte, à la fois, sur le forage du pétrole autour de Doba et la construction d'un oléoduc pour l'évacuer, sur plus de mille kilomètres, jusqu'à la façade atlantique du Cameroun, c'est «l'éthique» de la Banque mondiale qui est en jeu. Le projet est en effet contesté par de nombreuses ONG, qui dénoncent les risques pour l'environnement et réclament, au nom du «partage équitable des futures ressources du pétrole», des «garanties contre la corruption».

Pression des ONG. L'esprit de Seattle est passé par là. Même avant la lettre lorsque, en juin 1997, la Banque mondiale a récusé la première «étude d'impact sur l'environnement écologique et sociologique» sous la pression montante d'ONG, telles que Greenpeace ou les Amis de la Terre. Dix-huit mois plus tard, diverses études complémentaires remplissent dix-neuf volumes et la Banque mondiale estime avoir tenu compte des «objections raisonnables». Le tracé du pipeline a été modifié et l'Etat tchadien