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Libération

Ben Brik fait des émules en Tunisie

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Série de grèves de la faim parmi les opposants à Ben Ali.
publié le 8 juin 2000 à 2h02

Trois semaines après que le journaliste Taoufik Ben Brik a mis fin à un jeûne de plus d'un mois, les actions de protestation similaires s'amplifient en Tunisie. Ils étaient des dizaines de femmes et d'hommes à observer, hier, une grève de la faim symbolique dans plusieurs villes. De Bizerte à Tunis en passant par Sousse, Sfax et Monastir, des militants de la Ligue des droits de l'homme, du Conseil national des libertés (CLNT, non autorisé), des femmes démocrates ou des avocats ont ainsi marqué leur solidarité avec notamment Abdelmoumen Belanès, un militant du POCT, un parti d'extrême gauche interdit ainsi qu'à Hamma Hammami, le chef ­ en fuite ­ de cette petite formation.

L'état de santé de Belanès, de Fahem Boukaddous, de Abdellatif El Mekki, de Samir Dilou et de plusieurs autres détenus à la prison civile de Tunis inspire en effet de réelles inquiétudes. Ils sont en effet en grève de la faim depuis un mois, parfois plus, dans l'indifférence totale des autorités.

Pendant ce temps, le président Zine Ben Ali continue à manier la carotte et le bâton à l'égard de ceux qui contestent ses méthodes ou critiquent l'état des libertés dans le pays. Moncef Marzouki, le porte-parole du CNLT, et l'opposant Mohamed Mouada ont été hier autorisés à voyager après la levée de l'interdiction de quitter le territoire qui les frappait. La restitution, fin mai, de son passeport à Moncef Marzouki, qui en était privé depuis cinq ans, n'avait pas empêché la police de lui interdire d'embarquer à l'aér