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Libération

Des îles de moins en moins pacifiques.

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Fidji, Salomon, Papouasie... le coup de force fait école dans la région.
publié le 8 juin 2000 à 2h02

Pacifique Sud, de notre correspondante régionale.

A l'ouest du Pacifique, les pays mélanésiens s'en vont en guerre. Après les îles Fidji, où, il y a trois semaines, un homme d'affaires au bord de la faillite prenait le gouvernement en otage, c'était lundi au tour des îles Salomon de se lancer dans la pratique du coup d'Etat. Si la théorie des dominos reste à confirmer, il est évident que l'opération de George Speight, toujours installé au Parlement de Fidji avec sa trentaine d'otages, a inspiré l'avocat Andrew Nori et les miliciens de la Malaita Eagle Force, qui ont enlevé le Premier ministre des îles Salomon et le gouverneur général.

Chasse aux squatters. George Speight a sans doute les yeux plus gros que le ventre. Il s'offre un bras de fer avec l'armée alors qu'il a déjà obtenu tout ce qu'il réclamait. Le limogeage du Premier ministre et la démission du Président, l'amnistie pour ses hommes et lui-même, la garantie que la Constitution du pays serait taillée sur mesure pour que les Fidjiens d'origine indienne soient écartés du pouvoir. Si beaucoup désapprouvent les méthodes de Speight, une immense majorité de Mélanésiens se réjouissent du résultat. Ils veulent rester maîtres chez eux et les Indiens, «importés» à la fin du XIXe siècle par les colons britanniques pour travailler dans les plantations de canne à sucre et devenus aujourd'hui les commerçants de Fidji, sont toujours considérés comme des étrangers. Tout comme le sont les habitants de Malaita par ceux de Guadalcanal.