Jérusalem, de notre correspondant.
Ehud Barak va devoir composer un nouveau gouvernement, plus efficace et surtout plus discipliné. Hier, à la Knesset, trois des six partis qui forment sa coalition l'ont lâché le temps d'une matinée. Leurs élus ont approuvé, lors d'un scrutin préliminaire, la tenue d'élections anticipées. Pas moins de six ministres ont pris part à la rébellion. Russes, ultraorthodoxes, anticléricaux, syndicalistes ont mêlé leurs voix à celles de la droite classique. Le leader travailliste, après avoir laissé pendant des mois l'anarchie s'installer parmi ses troupes, a annoncé hier le limogeage des frondeurs et la création d'un nouveau cabinet.
«Caution religieuse». Pourra-t-il conserver la même coalition? Lors de sa victoire, il y a un an, il avait promis d'être le Premier ministre de tous les Israéliens. Il voulait faire oublier les déchirements de la période Netanyahou et rassembler religieux et laïcs, faucons et colombes. Les clivages qui traversent la société israélienne, loin de s'estomper, se retrouvent aujourd'hui au sein du gouvernement. A moins de ramener la discipline dans ses rangs, Barak devra accepter de n'être le leader que d'une partie de la population.
Une fois de plus, la révolte est partie du Shas. Le mouvement ultraorthodoxe est l'un des principaux piliers de la coalition. Son guide spirituel, le rabbin Ovadia Yossef, soutient le principe de l'échange de la terre contre la paix. «Pour signer un accord avec les Palestiniens, Ehud Barak a besoi