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Libération
Interview

«On ne m'a trouvé aucun compte en Suisse»

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publié le 8 juin 2000 à 2h02

Paris n'avait toujours pas reçu hier soir le mandat d'arrêt international procédural pour «détournement de fonds publics» lancé par la Côte-d'Ivoire contre Henri Konan Bédié. Renversé le 24 décembre 1999 par un coup d'Etat militaire, le président déchu vit depuis en exil à Paris. La France vient d'être saisie en revanche d'une demande d'entraide judiciaire pour exécuter quatre commissions rogatoires, a confirmé la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne Gazeau-Secret. Le président Bédié et sa famille, l'ex-Premier ministre Daniel Kablan Duncan et plusieurs anciens ministres devront donc s'expliquer sur les accusations portées par Abidjan. «J'espère que tout cela, sous réserve d'en savoir plus, n'est pas inspiré par des considérations politiques», a déclaré hier sur RFI le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Le «harcèlement politique», c'est la thèse qu'avance Henri Konan Bédié qui a l'intention de se défendre devant la justice.

Lors du coup d'Etat, Paris n'a rien fait pour sauver votre régime. Vous allez maintenant devoir répondre devant la justice française d'accusations portées par la justice ivoirienne...

La France, compte tenu de nos accords bilatéraux, est intervenue pour m'extraire, pour me protéger du danger de mort. C'est grâce à la France que je me trouve en vie, ici, président démocratiquement élu mais forcé à l'exil. Pour le reste, la France est le pays des droits de l'homme et je lui fais confiance. Depuis que je suis arrivé, début janvier, je me suis impos