Du «17 Novembre», on connaît seulement les jargonneux communiqués révolutionnaires surmontés d'une étoile à cinq branches. En un quart de siècle, jamais aucun des membres de ce groupe n'a été arrêté ni même identifié. Ses dirigeants restent totalement inconnus. La RAF allemande, les Brigades rouges italiennes et les autres «partis armés» de l'extrême gauche européenne des années 70 ont tous été démantelés. Personne en revanche n'a réussi à infiltrer cette organisation terroriste qui demeure aujourd'hui au moins aussi mystérieuse qu'en 1975, quand elle revendiqua sa première action d'éclat, l'assassinat de Richard Welch, chef d'antenne de la CIA dans la capitale grecque. Un tel fiasco alimente depuis des années les spéculations des Occidentaux sur la réelle volonté des autorités grecques de combattre le terrorisme. Le département d'Etat américain n'hésitait pas il y a quelques jours à dénoncer leur «laxisme», et le dernier rapport du Congrès sur le terrorisme appelait le gouvernement à classer la Grèce, comme le Pakistan, parmi les pays ne coopérant pas pleinement, ce qui aurait pour conséquence de la priver de l'armement made in USA.
Soupçons de connivence. «Je crois qu'il y a des personnes du gouvernement grec qui connaissent certains membres du 17 Novembre», accuse l'ancien chef de la CIA à Athènes James Woosley dans un entretien publié hier par l'hebdomadaire Pontiki («la Souris»), le Canard enchaîné grec. De telles mises en cause ne sont pas nouvelles, martelées depuis de