New York de notre correspondant
Quand ils ont passé le Rio Grande le 14 mai, Eusebio de Haro et Javier Sanchez avaient le même rêve que des dizaines de milliers de Mexicains avant eux : gagner la terre promise américaine pour y refaire leur vie. Après 35 kilomètres de marche le long de la frontière par 38°C à l'ombre, les deux hommes se sont arrêtés dans un ranch près de Rancho Leona, au Texas, pour demander un peu d'eau et de nourriture.
Selon Sanchez, le fermier présent sur les lieux, Sam Blackwood, leur a crié de «foutre le camp de sa propriété». Comme les deux Mexicains insistaient, il a pris une carabine et a tiré dans tous les sens. Une balle perdue a touché Eusebio de Haro, qui s'est écroulé dans la poussière. Plutôt que d'appeler un hôpital, Sam Blackwood a contacté la «police de la frontière» (Border patrol). Quand les officiers sont arrivés sur place, quarante minutes plus tard, Eusebio de Haro était mort depuis longtemps.
Trois victimes. Depuis cet incident tragique, rien ne va plus à la frontière américano-mexicaine. Quelques mois plus tôt, un autre clandestin avait été abattu dans des circonstances similaires au Texas. Puis c'est un troisième immigrant illégal qui fut la victime d'un agent de la Border patrol.
Lors d'entretiens bilatéraux à Washington, le ministre des Affaires étrangères mexicain, Rosario Green, s'est inquiété de «cette aggravation de la violence». Aujourd'hui, les deux pays ont annoncé l'ouverture d'enquêtes parallèles et, suite à la demande de Mex