Bruxelles correspondance
Chris Patten a décidé d'exprimer son ras-le-bol. Ecoeuré par les atermoiements et l'hypocrisie des capitales européennes qui multiplient les promesses sans être en mesure de les tenir, le commissaire en charge des relations extérieures a préparé pour ses collègues une communication sur les exigences, les contraintes et les priorités des relations extérieures, dont le style s'apparente davantage à un pamphlet qu'à un télégramme diplomatique. Tout le monde en prend pour son grade. «Les ministres et chefs de gouvernement font des déclarations politiques retentissantes qu'ils répugnent ensuite à étoffer par des moyens financiers et des effectifs. La Commission en est réduite à se débattre avec les contradictions et à être blâmée ensuite pour l'insuffisance des résultats», déplore l'ancien gouverneur de Hong-kong. «Pour caricaturer notre position, on pourrait la comparer à celle d'un domestique chargé de préparer des repas de plus en plus imposants dans une cuisine minuscule et avec peu d'ingrédients.»
Court-circuit. D'autre part, selon lui, les Quinze répugnent à confier à l'exécutif européen trop de responsabilités en matière de politique étrangère, alors que l'Europe doit s'engager de manière «constructive» avec ses voisins les plus proches. «Malgré l'émergence du haut représentant de la PESC (politique étrangère et de sécurité commune, ndlr), les Etats membres s'adressent à la Commission pour régler les modalités pratiques de cet engagement et pour fair