Beyrouth envoyé spécial
C'est dans une Syrie que le retrait israélien du sud du Liban a laissé traumatisée et groggy, et dans un Liban qui lui aussi en a subi le contrecoup, que se rend dimanche et lundi le ministre français des Affaires étrangères. Avant Beyrouth et Damas, Hubert Védrine s'arrêtera en Israël.
Les discussions porteront en premier lieu sur le renforcement et le redéploiement de la Finul (Force intérimaire des Nations unies pour le Liban), et une possible participation à celle-ci de la France, dont l'armée pourrait en constituer l'épine dorsale. Cette tournée intervient alors que les experts de la Finul ont continué vendredi les travaux de «certification» du retrait israélien, une vérification indispensable pour que les Casques bleus puissent se déployer dans l'ex-zone occupée par Israël.
A Beyrouth, Hubert Védrine évoquera une question fondamentale pour Paris: l'envoi de l'armée libanaise dans la bande frontalière évacuée. Il essaiera de sonder les intentions du Liban sur un sujet qui a déjà fait l'objet de vives passes d'armes verbales entre les deux capitales. Récemment, le ministre français avait tenu des propos très durs, accusant le gouvernement libanais de faillir à sa mission. Paris, en effet, n'entend participer à la Finul que si le Liban se décide à envoyer, au moins de façon concomitante, ses forces armées dans le sud du pays, ce qu'il hésite toujours à faire. Hubert Védrine s'emploiera à convaincre le chef de l'Etat, Emile Lahoud, et le Premier minist