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Libération

La maladie ou l'exil, le chantage de Pékin

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La Chine refuserait de soigner un dissident emprisonné.
publié le 12 juin 2000 à 2h07

Les autorités chinoises refusent un traitement médical au militant démocrate emprisonné Xu Wenli, afin de le contraindre à l'exil. Xu, l'un des fondateurs du Parti démocratique chinois, souffre d'une maladie hépatique qui n'est «volontairement pas soignée», expliquent à Libération son épouse, He Xintong, et sa fille, Xu Jin, de passage à Paris. «Je me suis aperçue en octobre dernier qu'il était atteint d'hépatite, et je lui ai fait parvenir des médicaments. Mais les responsables de la prison ont refusé jusqu'alors de les lui donner. En mars dernier, rapporte He Xintong, j'ai pu rendre visite à mon mari. Il était enflé sur tout le corps. J'ai supplié les responsables de la prison de lui remettre ses médicaments, mais ils ont encore refusé, en me disant qu'ils tenaient leurs ordres de très haut.»

Agé de 57 ans, Xu Wenli a été arrêté le 30 novembre 1998 et condamné en décembre à treize ans de prison pour «subversion à la sécurité de l'Etat». Il avait déjà été emprisonné de 1982 à 1993 pour «activités contre-révolutionnaires». «Les officiels de la Gong An Ju (bureau de la Sécurité publique) sont venus me trouver il y a quelques mois en me disant : "Nous n'avions pas d'autre choix que de condamner votre mari, puisqu'il avait créé un parti politique, ce qui est interdit. Nous ne pouvons pas le libérer pour raisons médicales, car nous savons qu'il en profiterait pour poursuivre son militantisme." En revanche, ils ont ajouté : "Puisque votre fille est déjà aux Etats-Unis, pourquoi ne