La mort du chef de l'Etat syrien aura eu une conséquence immédiate : elle va retarder de vingt-quatre heures la visite en France de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier arrivera seulement mercredi, au lieu de mardi, à Paris. Cela a été décidé hier d'un commun accord au cours d'un entretien téléphonique avec Jacques Chirac. Pour le reste, le programme du président algérien, qui assistera aux obsèques de Hafez el-Assad à Damas, ne devrait pas être modifié d'un iota.

Alors que les autorités françaises se préparent à le recevoir avec tous les honneurs, de nombreuses voix divergentes, et algériennes, se font entendre. Samedi, la manifestation parisienne hebdomadaire de soutien aux familles de «disparus» algériens était ainsi beaucoup plus conséquente qu'à l'accoutumée. Elle a réuni, en dépit de la pluie, quelques centaines de personnes au jardin du Luxembourg. «Bouteflika, où sont nos enfants ?», «Rendez-nous nos maris», demandaient les manifestants. Des rassemblements d'associations défendant le tamazight (langue berbère), protestant contre le code de la famille ou réclamant des nouvelles des «disparus» enlevés par les forces de sécurité ­ environ 10 000 selon les organisations de défense des droits de l'homme ­ sont également prévus au cours du voyage de Bouteflika. Ce dernier aura une longueur exceptionnelle puisqu'il s'étalera sur cinq jours.

Il ne comprendra toutefois aucun bain de foule avec les Algériens de France, contrairement à ce qu'il s'était passé lo