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Libération

«Rentrer? C'est la mort assurée!»

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publié le 12 juin 2000 à 2h08

Kragujevac, envoyé spécial.

Un an après, le feu a repris en Serbie. Du pavillon en préfabriqué qui abritait 23 réfugiés serbes du Kosovo, il ne reste qu'un tas de cendres. Un jeu d'enfant qui tourne mal, quelques allumettes qui traînent, et le bâtiment est parti en fumée en une nuit. Les familles qui y logeaient ont célébré le premier anniversaire du déploiement des troupes de la Kfor dans leur province d'origine avec un nouveau déménagement. De quelques dizaines de mètres cette fois, jusqu'au réfectoire voisin où une douzaine de lits de camp ont été disposés à la hâte. Quelques colis de la Croix-Rouge accrochés aux fenêtres en guise de décoration, et des piles de cartons, une vieille télé et un frigo hors d'âge pour tout aménagement. «Nous allons installer des cloisons de séparation pour rétablir un peu d'intimité entre les familles», promet le responsable des lieux, Dejan Dacovic.

A la sortie de Kragujevac, à 150 kilomètres au sud de Belgrade, l'ancien centre de vacances pour enfants de Trnbas est niché au bout d'une petite route qui serpente sur une colline boisée. Des vieillards immobiles sur leur lit, des femmes qui pendent du linge dans la cour, des gamins qui tapent dans un ballon de foot crevé, au total 133 personnes s'entassent dans 18 pièces : les exilés de toutes les guerres perdues de Milosevic.

Récits d'exécution. Venus de Bosnie, Kokosar, 62 ans, et sa femme survivent depuis huit ans dans un minuscule bureau, autrefois dispensaire médical, entre un canapé et deux