L'avenir du fils du président syrien pourrait se résumer à une seule question: comment un jeune homme sans grande expérience politique, sans charisme véritable, porteur d'un nom terriblement dur à assumer, va-t-il asseoir son pouvoir sur la Syrie, pays où les moeurs politiques sont impitoyables et où les ennemis ne lui manqueront pas? Bachar el-Assad, 34 ans, choisi par son père, Hafez, pour lui succéder, se voit de surcroît propulsé au premier plan de la scène syrienne à un bien mauvais moment. La mort de son père survient une semaine avant le congrès extraordinaire du parti Baas qui devait le sacrer vice-président et lui donner une certaine légitimité, fût-elle artificielle.
Ophtalmologue. Avant 1994, personne ou presque ne connaissait Bachar. Le jeune homme coulait des jours heureux à Londres, où il exerçait le métier d'ophtalmologue. La politique l'intéressait moins que ses études. C'est son frère aîné, Bassel, qu'Assad avait préparé à lui succéder. Déjà, il n'était pas certain que les caciques du régime fussent heureux de ce choix. Mais Bassel avait une certaine popularité. Brillant, parlant bien, il avait, dans un pays où les sportifs de renom sont rares, obtenu une médaille d'or aux Jeux méditerranéens de Lattaquié, en 1987. Sa mort, en janvier 1994, dans un accident de voiture, contraint Hafez el-Assad à rappeler Bachar. «Pendant environ deux ans, le Président s'est attaché à ce qu'il reçoive un entraînement complet, tant sur le plan physique, sportif