Les drapeaux noirs sont partout. Damas affiche son deuil et des milliers de Syriens sillonnaient hier les rues de la capitale pour crier leur douleur après la disparition du président Hafez el-Assad, décédé samedi d'une crise cardiaque ou d'une hémorragie cérébrale. La cause réelle de la mort de celui qui régna pendant trente ans sans partage sur le pays n'a toujours pas été rendue publique.
Famille encombrante. Alors que le régime prépare les funérailles grandioses qui se tiendront mardi à Damas puis à Kardaha, à 300 km au nord de la capitale, au coeur de la montagne alaouite, le fief de la famille d'Hafez el-Assad, son fils et successeur désigné Bachar, 34 ans, a franchi deux étapes décisives vers le pouvoir. Le vice-président Khaddam, vieux compagnon du défunt, qui assure l'intérim de la présidence, l'a promu hier d'un seul coup général et commandant en chef des forces armées. Peu avant, Bachar avait été désigné candidat à la magistrature suprême par le Baas, le parti au pouvoir. Le Parlement a amendé la Constitution pour baisser de 40 à 34 ans l'âge minimum pour être candidat à la présidence. Le calendrier de la succession est précis: le 17 juin, le 9e congrès du Baas, au pouvoir depuis 1966, devrait entériner le nouveau leader. Huit jours plus tard, sa candidature à la présidence sera examinée par le Parlement qui soumettra ensuite ce choix au peuple par référendum. Un parcours a priori sans surprise dans un pays où toute forme d'opposition a été férocem