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Libération

Une machine à erreurs judiciaires

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Aux Etats-Unis, 68% des condamnations à mort prononcées entre 1973 et 1995 ont dû être revisées.
publié le 12 juin 2000 à 2h08

New York, de notre correspondant.

Entre 1973 et 1995, le système judiciaire américain a été contraint d'annuler 68 % des peines de mort prononcées par les tribunaux, du fait d'«erreurs préjudiciables». Telle est la conclusion explosive d'un rapport publié aujourd'hui à New York sous l'égide de l'école de droit de la Columbia University et que s'est procuré Libération. En clair, le document, qui passe au crible les 5 760 peines capitales et 4 578 procédures d'appel enregistrées durant ces vingt-trois ans, montre que les cours d'appel ont dû annuler «presque» 7 condamnations à mort sur 10 car l'accusé n'avait pas bénéficié d'une justice équitable. «Notre travail révèle un système capital qui s'effondre sous ses propres dysfonctionnements (É). Il révèle un système cassé, qui fonctionne à perte, et qui a besoin d'être réformé», précisent les trois auteurs de l'étude, les professeurs James Liebman et Jeffrey Faggan de Columbia University et Valerie West de New York University.

L'étude devrait faire l'effet d'une bombe, dans un climat politique qui voit l'Amérique s'interroger de plus en plus sur la peine de mort depuis sa réintroduction en 1976. Il y a deux semaines, George W. Bush, le candidat républicain à la présidentielle qui a avalisé 131 exécutions en tant que gouverneur du Texas, a ainsi accordé pour la première fois un sursis de trente jours à un condamné à mort pour que des tests ADN soit pratiqués afin de s'assurer de sa culpabilité. En janvier, c'est le gouverneur de l'I