Moscou de notre correspondant

Après huit mois et douze jours de captivité en Tchétchénie le photographe français Brice Fleutiaux a été libéré hier. Dans la soirée, on l'a vu apparaître à la télévision russe en pull à col roulé couleur de terre, le visage émacié mais souriant, portant la barbe mais bien taillée. Où était-il? Au Kremlin! Reçu par Vladimir Poutine. Réalisant un joli coup médiatique, le président russe a fait en sorte que la libération de l'otage apparaisse comme l'oeuvre exclusive du pouvoir russe. Plutôt dans la journée, un porte-parole du ministère russe de l'Intérieur, Igor Sepokosenko, avait annoncé l'heureuse nouvelle, attribuant le succès de l'opération à des unités d'élite de ce ministère. Sans, semble-t-il, que les autorités françaises aient été tenues au courant, heure par heure, de l'opération comme cela avait été le cas lors de la libération de Vincent Cochetel. Sous le regard des caméras, l'ambassadeur de France, derrière Poutine, semblait un peu relégué au rôle de figurant. Le président russe lui rappela avoir eu régulièrement le président français au téléphone. Auparavant, l'ambassadeur lui avait remis une lettre où Jacques Chirac lui exprimait sa reconnaissance.

Comment, où, quand s'est passée cette libération? «Hier (dimanche) à la tombée de la nuit, des soldats tchétchènes ­ pas les ravisseurs ­ sont venus me chercher. Nous avons marché quelque temps dans la forêt, puis j'ai fait trois heures à cheval en croupe, les yeux bandés avant d'arriver à