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Libération

Fronde anti-Chirac

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Polémique à l'Assemblée sur la présence du chef de l'Etat à Damas.
publié le 14 juin 2000 à 2h12

Quand Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS et proche de Lionel Jospin, passe une consigne à ses troupes, c'est rarement par hasard. Hier, lors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, il ne s'est pas privé de commenter la présence de Jacques Chirac aux obsèques d'Hafez el-Assad. «Chirac aurait pu faire un service plus restreint. Il aurait pu éviter de se retrouver aux côtés des miliciens du Hezbollah», a-t-il dit notamment, en sollicitant ses élus : «Exprimez-vous !» Cohabitation oblige, c'est donc par la voix de ses députés que Lionel Jospin aura fait savoir, hier, le fond de sa pensée sur l'initiative élyséenne ­ alors même que son ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, était à Damas aux côtés du chef de l'Etat.

A gauche, Noël Mamère (Verts) a dénoncé cette «crapule» d'Hafez el-Assad. François Loncle (PS), président de la Commission des affaires étrangères, a jugé qu'il n'est nul besoin de «cautionner ce qui a été fait» pour «jouer un rôle éminent au Proche-Orient». En revanche, Alain Bocquet (PC) a déclaré que «si la France peut aider à la paix dans le cadre de sa politique au Proche-Orient, c'est cela qui compte».

La droite n'était pas en reste dans les critiques. Certes, Jean-Louis Debré, président du groupe RPR, et Hervé de Charette (UDF), ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, ont approuvé le déplacement. Mais Philippe de Villiers (RPF) a rappelé que l'ambassadeur Delamare avait été «assassiné sur ordre» de la Syrie