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Libération

Le Shas prêt à lâcher Barak

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Le parti ultra-orthodoxe ordonne à ses ministres de quitter la coalition.
publié le 14 juin 2000 à 2h12

Jérusalem de notre correspondant

Faute d'avoir obtenu le renflouement de son réseau scolaire en faillite, le Shas, l'un des principaux alliés d'Ehud Barak, se dirige vers la sortie. Le Conseil des sages de la Torah, l'instance suprême du parti, a ordonné hier à ses quatre ministres de remettre leur démission lors du prochain conseil de cabinet dimanche. Mais l'un de ses dirigeants, Shlomo ben Izri, qui détient au gouvernement le portefeuille de la Santé, n'a pas exclu un compromis de dernière minute avec les travaillistes.

Le mouvement ultra-orthodoxe prône un respect strict de la Halacha, la loi divine, et recrute parmi la population juive orientale. Avec ses 17 députés (sur un total de 120), il arrive en troisième place après le bloc «Israël uni» (travailliste) et le Likoud. Son départ priverait Ehud Barak d'une majorité à la Knesset et pourrait faire boule de neige. Le Parti national religieux, partisan du Grand Israël, a déjà un pied dans l'opposition. Yisrael B'Aliya, défenseur des immigrants russes, menace aussi de changer de camp en cas d'abandon de la Cisjordanie ou du plateau du Golan.

Les trois formations avaient déclenché une crise parlementaire la semaine dernière en approuvant lors d'un vote préliminaire, sans conséquence immédiate, la tenue d'élections anticipées. Ehud Barak avait annoncé le soir même le limogeage des ministres qui s'étaient opposés au gouvernement, mais avait suspendu la mesure, ravalé sa fierté et ouvert des négociations avec les frondeurs.

Le Sh