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Libération

Chili: l'armée retrouve la mémoire

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Elle admet une responsabilité dans les disparitions sous la dictature.
publié le 15 juin 2000 à 2h14

Santiago du Chili

de notre correspondant

Pour la première fois, des militaires chiliens ont reconnu que la dictature a fait des «disparus» et que des agents de l'Etat se sont rendus coupables de graves violations des droits de l'homme. Après plus de neuf mois de négociations, c'est l'une des conclusions auxquelles est arrivée, mardi à l'aube, la «table de dialogue» à laquelle ils participent.

Chargée de se pencher sur les problèmes des détenus disparus de la dictature, cette instance avait vu le jour au mois d'août dernier. Préoccupées par le nombre croissant de militaires poursuivis par la justice, les forces armées avaient alors accepté d'entamer un dialogue avec des avocats d'organisations humanitaires et des représentants de la société civile et religieuse. Un travail de longue haleine qui a permis la rédaction d'un texte commun signé par les vingt-quatre membres de cette «table».

Cet accord, qui a été remis au président chilien Ricardo Lagos au cours d'une cérémonie officielle, contient une série de réflexions fondamentales, notamment la condamnation des «graves violations des droits de l'homme commises par des agents d'organisations de l'Etat durant le régime militaire». Des termes que les forces armées n'avaient jusqu'à présent jamais accepté d'utiliser, quelques militaires se contentant de reconnaître certains «excès».

Secret militaire. La suite de ce texte propose des mesures pouvant permettre de régler la question des détenus disparus. L'un des principaux problèmes est